Table des matières de l'article :
Introduction
Récemment, des géants de la technologie tels que Google, Amazon, Microsoft et Cloudflare ont révélé avoir été confrontés à des attaques DDoS massives contre leur infrastructure cloud. Les attaques étaient aussi uniques que dangereuses, exploitant une vulnérabilité dans un protocole Web clé : HTTP/2. Cet article vise à expliquer la gravité de la situation et ce qu'elle signifie pour les entreprises et les particuliers utilisant les services Web.
Qu'est-ce que la réinitialisation rapide HTTP/2 ?
La vulnérabilité connue sous le nom de « HTTP/2 Rapid Reset » a été signalée avec l'identifiant CVE-2023-44487 et exploite une faiblesse du protocole HTTP/2. Il ne permet pas de prendre le contrôle à distance d'un serveur ou d'exfiltrer des données, mais il permet aux attaquants de mener des attaques par déni de service (DoS). Selon Emil Kiner et Tim April de Google Cloud, une telle perte de disponibilité peut avoir un « impact à grande échelle sur les organisations victimes, notamment une perte d'activité et l'indisponibilité des applications critiques ».
Comment fonctionne l’attaque ?
L'attaque exploite la fonctionnalité d'annulation de flux de HTTP/2 pour envoyer et annuler en continu des requêtes, surchargeant le serveur ou l'application cible et imposant un état DoS. Des acteurs malveillants utilisent cette technique depuis août pour envoyer un barrage de requêtes et de réinitialisations HTTP/2 (trames RST_Stream) à un serveur, demandant au serveur de les traiter et d'effectuer des réinitialisations rapides, dépassant ainsi sa capacité à répondre aux nouvelles requêtes entrantes.
Garanties inefficaces
HTTP/2 inclut une mesure de sécurité sous la forme d'un paramètre qui limite le nombre de flux actifs simultanément pour empêcher les attaques DoS. Cependant, cette mesure n'est pas toujours efficace. Les développeurs du protocole ont introduit une mesure plus efficace appelée annulation de demande, qui n'interrompt pas l'intégralité de la connexion, mais peut être utilisée de manière abusive.
Détails techniques
Comme l'explique Google dans son article sur le sujet, « le protocole n'exige pas que le client et le serveur coordonnent la suppression de quelque manière que ce soit ; le client peut le faire unilatéralement. Cela signifie que le client peut supposer que la suppression prendra effet immédiatement lorsque le serveur recevra la trame RST_STREAM, avant que toute autre donnée ne soit traitée par cette connexion TCP.
D’où vient la vulnérabilité ?
La vulnérabilité est inhérente à la spécification du protocole HTTP/2, développé par l'Internet Engineering Task Force (IETF). Ce protocole a été largement adopté et constitue le successeur le plus rapide et le plus efficace du protocole HTTP classique. La vulnérabilité est donc pertinente pour « tout serveur web moderne », comme le soulignent Lucas Pardue et Julien Desgats de Cloudflare.
Pourquoi est-ce si difficile à réparer ?
Contrairement à un bug dans un logiciel spécifique, qui peut être corrigé par une seule entité, une vulnérabilité dans un protocole nécessite une approche beaucoup plus répandue pour l'atténuer. Chaque site Web implémente la spécification à sa manière et chaque organisation ou individu doit donc travailler sur ses propres protections.
L'Open Source comme avantage
Dan Lorenc, expert en logiciels open source, suggère que la disponibilité du code open source constitue un avantage dans des situations comme celle-ci. De nombreux serveurs Web ont probablement copié leur implémentation HTTP/2 à partir d'une autre source, facilitant ainsi le déploiement de correctifs de sécurité.
Que doivent faire les entreprises ?
Pour les entreprises axées sur les performances Web, comme nous, il est crucial de rester informé de ces menaces émergentes et de mettre en œuvre les correctifs de sécurité nécessaires dès que possible. Il est crucial de consulter les ressources officielles pour connaître les derniers correctifs et de les appliquer à vos serveurs Web. Cependant, l’adoption complète de ces correctifs prendra des années, et certains services qui ont implémenté HTTP/2 à partir de zéro pourraient rester vulnérables à long terme.
conclusion
Même si les récentes attaques DDoS ont été repoussées avec succès, elles ont révélé l’existence d’une vulnérabilité de protocole qui doit désormais être corrigée à l’échelle mondiale. C'est un puissant rappel de l'importance de maintenir une approche proactive en matière de cybersécurité et de protection de vos actifs numériques.
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